Les traumas.. Comment le corps se souvient..



Traumatismes : comment le corps se souvient… et comment il peut enfin relâcher

Quand on parle de traumatisme, on pense souvent à des événements graves et spectaculaires : un accident, une agression, une guerre. Pourtant, le traumatisme peut prendre des formes bien plus subtiles et silencieuses. Ce qui définit un traumatisme, ce n’est pas uniquement la nature de l’événement, mais l’impact qu’il a eu sur notre système nerveux, notre perception de sécurité et notre capacité à y faire face.

Qu’est-ce qu’un traumatisme ?

Le mot traumatisme vient du grec trauma, qui signifie « blessure ». Un traumatisme est donc avant tout une blessure intérieure, causée par une expérience vécue comme trop intense, trop soudaine ou trop prolongée pour être digérée émotionnellement. Il peut s’agir d’un événement unique (accident, rupture brutale, deuil), mais aussi d’une série d’expériences répétées (manque de sécurité affective dans l’enfance, stress chronique, violences verbales ou psychologiques...).

Ce n’est pas l’événement en soi qui détermine s’il y a traumatisme, mais la manière dont notre corps et notre esprit y ont réagi. Si nous avons été dépassés, impuissants, figés, sans soutien… alors l’expérience peut rester « coincée » dans notre système, comme une alarme qui ne s’éteint jamais vraiment. Le traumatisme devient alors un état, plus qu’un souvenir. ? 

Quand le corps garde la mémoire du choc

Face à un danger, notre corps mobilise une réponse instinctive de survie : fuir, lutter… ou se figer. Mais lorsque cette réponse est bloquée ou incomplète (par exemple, si nous avons été impuissants face à une situation), l’énergie du traumatisme ne peut pas être évacuée. Elle reste alors emprisonnée dans le système nerveux et les tissus corporels.

Cette "empreinte" traumatique se manifeste de plusieurs façons :

▪️Dysrégulation du système nerveux

Le système nerveux peut rester coincé en mode alerte maximale (hypervigilance, anxiété, insomnie) ou au contraire en état de repli (fatigue chronique, apathie, déconnexion émotionnelle). Cette perturbation complique la capacité à réagir de manière adaptée aux situations de la vie quotidienne.

▪️Mémoire musculaire et tissulaire

Les tensions chroniques dans les muscles ou les fascias peuvent être liées à des traumatismes anciens. Le corps garde alors une posture défensive inconsciente, comme s’il était toujours prêt à se protéger.

▪️Altérations cérébrales et hormonales

Des régions du cerveau comme l’amygdale (liée à la peur), l’hippocampe (mémoire) et le cortex préfrontal (prise de décision) peuvent être modifiées par les traumatismes. De plus, le stress chronique dérègle la production d’hormones comme le cortisol, impactant l’immunité, la digestion, le sommeil…

▪️Emotions coincées

Peur, tristesse, colère, honte... Ces émotions non exprimées peuvent se loger dans le corps et provoquer des douleurs, de l’anxiété ou des troubles digestifs, sans que l’on fasse toujours le lien avec un événement passé.

▪️Schémas comportementaux

Les traumatismes non résolus peuvent engendrer des comportements de protection devenus limitants : isolement, hyper-contrôle, addictions, peurs irrationnelles… Le corps, encore en alerte, influence alors nos choix sans que nous en ayons pleinement conscience.

Alors, comment le corps libère le trauma : une approche holistique

Heureusement, le corps a aussi une capacité naturelle à guérir. Mais pour cela, il doit pouvoir libérer l’énergie bloquée, se réguler à nouveau, et retrouver la connexion avec ses ressentis. Cela passe souvent par une approche complémentaire entre thérapies verbales (psychologie, psychothérapie) et thérapies somatiques (centrées sur le corps).

La thérapie holosomatique

Cette approche douce et profonde vise à rétablir la circulation de l’énergie dans le corps en tenant compte de ses dimensions physique, émotionnelle, énergétique et spirituelle. Par un travail sur les tissus, la respiration, le mouvement et la présence consciente, elle permet d’accéder aux mémoires corporelles, d’en relâcher la charge émotionnelle, et de favoriser une régulation naturelle du système nerveux.

L’importance du verbal

Accompagner ce travail corporel par une mise en mots permet de donner du sens à ce qui remonte, de mettre en lumière les schémas inconscients, et de renforcer les ressources internes pour traverser les émotions et reconstruire un sentiment de sécurité intérieure.

Vers une guérison possible

Libérer un traumatisme ne signifie pas oublier ce qui s’est passé, mais permettre au corps et à l’esprit de sortir de l’état de survie dans lequel ils étaient figés, réapprendre à habiter son corps, retrouver un sentiment de sécurité intérieure, élargir sa capacité à ressentir… y compris le plaisir, la joie, la paix. Cela demande du temps, de la douceur, parfois des allers-retours. Mais chaque pas est un pas vers soi.

Le traumatisme n’est pas une fatalité. C’est une invitation — douloureuse, certes — à se reconnecter à son corps, à son souffle, à son pouvoir de transformation.

Comprendre que notre corps porte une sagesse et une mémoire propres est une première étape essentielle. En l’écoutant, en le respectant, et en l’aidant à relâcher ce qu’il a longtemps gardé en silence, nous ouvrons la voie à une véritable transformation.

Si tu te reconnais dans ces descriptions ou si tu sens que ton corps te parle à travers des douleurs inexpliquées, de l’anxiété ou de l’épuisement émotionnel, sache qu’il existe des chemins pour retrouver l’équilibre et la paix intérieure. Tu n’as pas à faire ce chemin seul.e.

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